La cuisine fusion : un phénomène mondial

La cuisine fusion a toujours existé. Depuis que les êtres humains parcourent le monde et découvrent d’autres cultures, ils s’en approprient certains éléments, qu’ils ramènent dans leur pays d’origine. Les pâtes en sont un exemple : bien qu’aujourd’hui considérées comme typiquement italiennes, elles ont très probablement été introduites en Italie par des marchands arabes au 8e siècle, et non par Marco Polo lors de ses voyages en Chine au Moyen Âge, comme on le croit souvent. De même, les pommes de terre ont d’abord été consommées par les Incas au Pérou, avant de migrer vers l’Amérique du Nord, puis d’être importées en Europe par des navires marchands.

À l’image des aliments qui ont traversé les frontières et se sont adaptés au fil des siècles, les styles culinaires ont évolué. Il faut remonter 450 ans en arrière, dans la petite ville asiatique qu’était alors Macao, pour trouver le premier exemple « officiel » de cuisine fusion. La cuisine macanaise, unique en son genre, était un savant mélange de saveurs empruntées à ses voisins cantonais et à la gastronomie portugaise des colons. Aujourd’hui encore, le minchi, à base de viande de porc ou de bœuf hachée, assaisonnée de sauce soja et de mélasse, et garnie d’un œuf au plat, est le plat national de Macao. Et c’est dans les années 1970 qu’est née la nouvelle cuisine, un mouvement combinant techniques japonaises et françaises. La piraterie culinaire ne date donc pas d’hier.

Mais comment se porte la cuisine fusion de nos jours ?

La réponse à cette question est simple : elle se porte très bien ! La cuisine fusion figure au menu de grands restaurants de Londres et de Paris et occupe une place de choix sur la scène internationale. Voici quatre recettes qui incarnent le meilleur de la cuisine fusion actuelle.

Les États-Unis, l’un des plus grands melting-pots du monde, ont adopté la cuisine fusion avec passion. Leur scène culinaire est un incroyable mélange d’influences juives, amérindiennes, mexicaines, coréennes, asiatiques et européennes. Dans la gastronomie américaine moderne, toutes les saveurs du monde ont leur mot à dire.

L’umami, considéré comme la cinquième saveur après l’acide, le salé, l’amer et le sucré, est l’un des ajouts les plus récents au patrimoine gustatif américain. Cette saveur d’origine japonaise est présente dans la sauce soja, des fromages affinés, des crustacés et des viandes, ainsi que dans de nombreux autres aliments. Parmi les plats umamis les plus populaires figure le burger maison proposé par Umami Burger Paris. Voici une recette pour préparer vous-même un délicieux burger.

Ingrédients

• 1 steak de bœuf haché de 180 g
• 2 pincées d’épices à burger en poudre
• 1 tranche de cheddar
• 20 g d’oignons caramélisés
• 15 g de sauce classique pour burger (mélange de mayonnaise, ketchup, moutarde et cornichons hachés, de préférence de type malossol)
• 4 rondelles de cornichons
• 1 tranche de tomate cœur de bœuf
• 20 g de laitue romaine émincée
• 1 pain à burger

Préparation

• Placer une feuille de papier sulfurisé sur le steak haché et appuyer légèrement.
• Assaisonner d’épices à burger.
• Saisir le steak haché pendant une minute de chaque côté.
• Cuire jusqu’à ce que la température interne de la viande atteigne 75 °C.
• Placer la tranche de cheddar sur le steak et la laisser fondre.
• Répartir les oignons caramélisés sur le fromage fondu.
• Couper le pain en deux, beurrer et griller les deux tranches. Garnir l’une des moitiés avec la sauce pour burger.
• Sur l’autre moitié, placer les ingrédients dans l’ordre suivant : les rondelles de cornichons, la tranche de tomate, la laitue émincée, le steak et enfin la moitié supérieure du pain.
• Servir accompagné de frites maison.

Une émigration massive a permis à la cuisine coréenne de s’introduire dans de nombreuses traditions culinaires. L’un des résultats les plus populaires est la cuisine fusion coréenne-mexicaine, qui a vu le jour dans les années 1990 à Los Angeles, où des communautés d’immigrés cohabitaient depuis des générations. Au fil des décennies, ce qui n’était au départ qu’un plat de rue bon marché et délicieusement piquant, composé d’un mélange savoureux de burritos ou de tacos, de viandes grillées au barbecue et de kimchi, s’est progressivement imposé dans les menus américains classiques. Voici une recette pour préparer 16 tacos de bœuf à la coréenne façon kimchi.

Ingrédients

• 2 biftecks d’aloyau
• 1 cuillère à soupe d’huile d’olive
• 600 g de gros sel
• Poivre noir
• 2 cuillères à soupe de sauce d’huître
• 1 cuillère à soupe de vin de riz de Shaoxing ou de vin de Xérès
• 1 cuillère à soupe de gingembre râpé
• 1 cuillère à café de flocons de piment
• 1 cuillère à soupe de sucre de palme en poudre
• 16 tortillas grillées
• 150 g de mayonnaise
• 60 g de daïkon ou de radis émincé
• 200 g de kimchi acheté dans le commerce
• Coriandre fraîche hachée

Préparation

• Badigeonner les steaks avec l’huile d’olive.
• Étaler la moitié du gros sel sur une plaque, placer les steaks dessus et les recouvrir avec le reste du sel. Laisser reposer pendant 20 minutes.
• Mélanger la sauce d’huître, le vin de Shaoxing, le gingembre, les flocons de piment et le sucre de palme jusqu’à dissolution du sucre.
• Essuyer le sel des steaks et les poivrer.
• Faire cuire les steaks dans une poêle chaude pendant 2 à 3 minutes de chaque côté.
• Badigeonner les steaks avec la sauce et les faire caraméliser de chaque côté.
• Couvrir les steaks et les laisser reposer pendant 5 minutes avant de les couper en tranches.
• Tartiner les tortillas de mayonnaise et les garnir de steak, de kimchi, de daïkon ou de radis et de coriandre.

La gastronomie indienne a été façonnée par des siècles de commerce et de colonisation. À l’origine, l’utilisation d’épices telles que le curcuma, le cumin et la cardamome dans les currys avait pour objectif de conserver et d’aromatiser les plats. Au fil des siècles, les influences mogholes, portugaises et britanniques sont venues enrichir la cuisine indienne. L’immensité et la diversité culturelle de l’Inde se retrouvent également dans sa cuisine contemporaine, des currys épicés du sud aux plats plus crémeux du nord.

Prévue pour quatre personnes, cette recette revisitée des traditionnels macaronis au fromage américains incorpore du piment, du cumin et du curcuma.

Ingrédients

• 1  cuillère à soupe d’huile d’olive
• 125 g d’oignons émincés
• 1 cuillère à café de gingembre haché
• ½ cuillère à café d’ail haché
• ½ cuillère à café de coriandre et de cumin en poudre
• ½ cuillère à café de piment en poudre
• ¼ cuillère à café de curcuma
• 125 g de tomates concassées
• 500 g de sauce blanche (achetée dans le commerce ou faite maison : mélanger à parts égales de la farine et du beurre fondu jusqu’à épaississement et obtention d’une couleur dorée, puis incorporer lentement le lait et mélanger à nouveau jusqu’à épaississement).
• 500 g de macaronis
• 250 g de parmesan râpé
• Coriandre hachée

Préparation

• Faire chauffer l’huile. Faire revenir les oignons, le gingembre et l’ail pendant 2 minutes.
• Ajouter la coriandre, le cumin, le piment, le curcuma, les tomates et une cuillère à soupe d’eau pour réaliser une sauce masala. Faire cuire pendant 2 minutes en remuant.
• Dans une petite casserole, mélanger la sauce blanche avec la moitié du parmesan râpé et faire chauffer pendant une minute.
• Ajouter la sauce masala et les macaronis. Laisser cuire 2 minutes.
• Verser dans un plat à gratin, parsemer du reste de parmesan et de coriandre hachée.
• Cuire au four à 200 °C pendant 10 minutes.

Reposant principalement sur des aromates comme la citronnelle et le gingembre, la cuisine thaïlandaise est restée largement indépendante jusqu’à l’arrivée des Portugais au 16e siècle. Ces derniers y ont introduit une variété de fruits, de légumes et, surtout, de piments, devenus des ingrédients incontournables de la gastronomie thaïlandaise. Les migrations ont permis à la cuisine thaïlandaise de s’adapter aux recettes du monde entier, de l’Europe, où les saveurs thaïes se marient particulièrement bien avec les pâtes, jusqu’aux Amériques.

Ne jetez pas vos restes de rôti du dimanche : offrez-leur une touche thaïe épicée en les utilisant pour préparer une salade laab. Voici une recette facile à réaliser pour 2 personnes.

Ingrédients

• 1 cuillère à soupe d’huile d’arachide
• 500 g de porc maigre, haché
• 1 tige de citronnelle hachée
• 1 piment vert haché
• 60 ml de jus de citron vert
• 1 cuillère à soupe de sauce de poisson
• 1 cuillère à soupe de sauce chili douce
• 1 cuillère à café de zeste de citron vert râpé
• ½ demi-oignon rouge, coupé en rondelles
• 2 cuillères à soupe de coriandre hachée
• 2 cuillères à soupe de menthe hachée
• Feuilles de laitue romaine
• 40 g de cacahuètes grillées hachées, non salées

Préparation

• Faire chauffer la moitié de l’huile à feu vif jusqu’à ce qu’elle commence à fumer.
• Ajouter le porc haché, la citronnelle et le piment. Faire revenir pendant 5 minutes ou jusqu’à ce que le porc soit coloré.
• Transférer dans un bol. Laisser refroidir pendant 15 minutes.
• Mélanger le jus de citron vert, la sauce de poisson, la sauce au piment doux et le zeste de citron vert.
• Verser cette sauce en filet sur le porc.
• Ajouter l’oignon, la coriandre et la menthe. Remuer.
• Décorer avec la laitue et les cacahuètes. Servir.

Comme le montrent ces plats colorés et appétissants, tout est possible dans la cuisine fusion, qu’il s’agisse d’une rencontre entre le Mexique et la Corée ou entre le nord et le sud de l’Inde. Maintenant, à vous d’explorer l’univers de la cuisine fusion pour découvrir vos plats préférés.