Tout savoir pour bien préparer votre projet de volontourisme

Du programme vertueux au projet trop éloigné de vos attentes, il y a un fossé que ce guide du volontourisme vous aide à ne pas franchir.

Vous rêvez de vivre un voyage écoresponsable mêlant rencontres humaines et engagement social ou environnemental ? Alors, vous êtes concerné par le volontourisme. Au cœur des débats, ce phénomène touristique mêle des valeurs pures à des intentions parfois plus commerciales. Avant d'organiser votre prochain séjour, faites le point et démêlez le vrai du faux.

La définition du volontourisme

Vous avez sans doute déjà été ciblé par des campagnes d'agences spécialisées dans le volontourisme. Sur fond de visuels attendrissants ou de paysages paradisiaques, elles vous convient à changer la face du monde lors d'un séjour alliant « volontariat » et « tourisme ». Leur concept est simple : vous acceptez de donner de votre temps pour aider des projets sociaux ou environnementaux dans des pays en voie de développement ou dans des zones isolées, en échange d'une inoubliable expérience de voyage. Mais il peut arriver que certains programmes de volontourisme s'appuient sur votre engagement social et écologique pour vendre un voyage à un prix excessif.

Les différences entre volontourisme et tourisme humanitaire

Entre les voyages humanitaires et les programmes de volontourisme, il existe quelques nuances qui permettent de les distinguer facilement :

  • La durée du séjour : les voyages humanitaires sont plus longs, pouvant se dérouler sur plusieurs mois, voire des années.
  • Le niveau d'expertise demandé : aucune compétence spécifique n'est requise pour le volontourisme, contrairement au voyage humanitaire.
  • L'encadrement : les voyages humanitaires sont encadrés par des ONG ou des programmes d'aide internationale, à la différence du volontourisme généralement organisé par des acteurs privés.

Pour résumer, les voyages humanitaires sont plutôt réservés à des professionnels ou à des volontaires désireux de s'impliquer durablement dans une mission sociale ou environnementale. À l'inverse, le volontourisme cherche à créer des souvenirs de voyage, en répondant à votre envie de vous impliquer pour une cause.

Un modèle controversé

Depuis les années 2000, le volontourisme a offert son lot d’expériences enrichissantes, mais a aussi suscité quelques déceptions. Bien que vos intentions soient parfaitement louables, celles des agences privées peuvent être plus éloignées de vos idées du tourisme durable.

France Volontaires, la plateforme française du volontariat international d'échange et de solidarité, est rattachée au ministère de l'Europe et des Affaires étrangères. Cet organisme de confiance vous invite à vous méfier de certains aspects du volontourisme :

  • Le piège du sauveur : méfiez-vous des programmes de volontourisme fondés sur les fantasmes héroïques de l'Occident, parfois déconnectés de la réalité du terrain.
  • Le volontariat tarifé : tout le paradoxe est dans la sémantique, méfiez-vous des agences qui réclament des milliers d'euros pour vos bonnes intentions.
  • Le manque d'accompagnement : vous ne bénéficiez d'aucun encadrement, ni durant la réservation, ni à destination.
  • Les usines à volontaires : elles vendent des missions sans aucun impact durable.
  • Les conséquences néfastes : certains projets sont contre-productifs et nuisent aux communautés locales et à l'environnement.

80 % des enfants présentés comme orphelins dans le monde ne le sont pas, selon France Volontaires. En 2016, un rapport de l'UNICEF souligne l'augmentation de 75 % du nombre d'orphelinats au Cambodge, entre 2005 et 2010... alors que les études officielles prouvent la diminution drastique du nombre d'orphelins dans le pays.

Rassurez-vous, il suffit d'identifier les acteurs fiables et de vous poser les bonnes questions pour mener à bien votre projet éthique.

Comment choisir un programme de volontourisme éthique ?

Faire le point sur vos intentions

Que vous ayez envie de vous engager dans un programme de protection de la biodiversité ou d'accompagner l'éducation d'enfants défavorisés, interrogez-vous sur vos motivations. Listez toutes les situations qui pourraient vous décevoir, une fois à destination.

Cerner le projet et ses impacts

Le degré de transparence est un indicateur qui ne trompe pas. Étudiez le site internet du projet qui vous intéresse et évaluez les conséquences positives ou négatives à terme. Est-ce-que les communautés en profitent vraiment ? Où va l'argent ? La mission a-t-elle été élaborée en partenariat avec une organisation humanitaire locale ?

Identifier votre valeur ajoutée

Le syndrome de l'imposteur est une réalité du volontourisme. Sur place, vous n'avez aucune envie de vous sentir inutile. Dressez une liste de vos compétences profitables au projet, qu'elles soient manuelles ou intellectuelles. Par ailleurs, veillez à ce que votre venue ne nuise pas aux communautés. Vos tâches pourraient-elles être effectuées par un travailleur local ?

Méfiez-vous des programmes trop chers

S'il est courant que l'on vous demande de régler vos frais de transport, il est moins habituel que l'on vous impose de payer l'intégralité du séjour. En clair, une structure d'accueil qui demande à être financée devrait soulever vos premiers doutes.

Choisir des agences certifiées

Accordez votre confiance à des organismes travaillant conjointement avec des instances gouvernementales ou des ONG, comme France Volontaires ou Friends-International. Plus vous êtes encadrés, mieux c'est. On vous propose des sessions d'orientation ou des formations de base ? C'est bon signe.

Depuis 2021, qualifier d'engagement volontaire ou de bénévolat des activités payantes et à but lucratif, dont les frais ne servent ni à financer le projet initial, ni à soutenir des initiatives d'intérêt général, est considéré comme une pratique trompeuse et est puni par la loi.

Séjourner dans un hôtel engagé, la clé d'un voyage responsable

Parfois, il suffit de réserver un séjour pour vous engager. En nouant des partenariats locaux avec des associations mobilisées pour l'inclusion ou en créant des fonds de dotation qui luttent contre l'exclusion sociale, les hôtels contribuent à la mise en place d'une hospitalité utile et durable. À votre échelle, assurez-vous de sélectionner des hôtels ancrés dans la vie locale et instigateurs de programmes de protection des écosystèmes naturels et de la biodiversité. Voyagez l'esprit serein, en optant pour un hébergement en cohérence avec vos valeurs. À travers le monde entier – et préférablement dans des destinations accessibles en train –, des hôtels écocertifiés participent à des initiatives solidaires.

Bonne nouvelle, vous n'avez pas besoin de partir à l'autre bout du monde pour trouver des établissements engagés. Dans toute la France, les adresses greet proposent des hôtels écocertifiés vous invitant à découvrir l'artisanat des régions, en plus de mettre en avant des initiatives locales. Au Sofitel Marseille Vieux Port, le partenariat avec l'association Planète Mer vous invite à recenser la biodiversité du littoral français en partageant vos photos sur l'application Biolit. Elles sont ensuite transmises à la station marine de Dinard pour analyses. À l'hôtel Mercure Bordeaux Centre Gare Atlantic, une famille défavorisée profite une fois par mois d'un séjour tous frais payés grâce à l'initiative Solid'Air. Du côté de Novotel, l'océan et la mer sont au cœur de l'action. Les hôtels soutiennent des projets de conservation marine indispensables : restauration des posidonies en Méditerranée, protection des tortues marines dans les océans du monde entier, identification et suppression des épaves plastiques qui polluent les fonds marins… Et ce n'est qu'un échantillon des actions menées au quotidien par les hôtels et auxquelles vous contribuez à soutenir en voyageant.